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Notre sélection de livres pour Noël: noir et blanc

Notre sélection de livres pour Noël: noir et blanc

De la collection de la Bibliothèque nationale de France à Gilles Favier en passant par Henri Cartier-Bresson et Lee Friedlander : quatre ouvrages noir et blanc à avoir dans sa bibliothèque.

Jusqu’aux années 1990, le noir et blanc a régné en maître dans le domaine de la photographie d’art, la couleur, considérée comme vulgaire par les auteurs à l’exception de quelques pionniers, était surtout utilisée dans la mode, la publicité et le reportage. Avec l’arrivée du numérique dans les années 2000, changement de cap, le noir et blanc a quasi disparu des galeries. Depuis quelques années, il signe un retour en force chez les auteurs contemporains et particulièrement la jeune génération. La preuve en quatre livres que le noir et blanc est éternel.

Noir & blanc, une esthétique de la photographie : une visite de la collection de la Bibliothèque nationale de France

Immigrants, Istanbul, Turquie, vers 1977 © Mary Ellen Mark, BnF – Département des Estampes et de la photographie

Catalogue de l’exposition éponyme au Grand Palais, ce pavé est une plongée dans la collection noir et blanc de la Bibliothèque nationale de France. Du XIXe au XXIe siècle, il propose un parcours singulier dans l’histoire de la photographie, de Gustave Le Gray à Valérie Belin en passant par Man Ray, Diane Arbus, William Klein, Helmut Newton, Hiroto Fujimoto ou encore John Coplans. Faisant la part belle aux illustrations, il démontre à travers ses textes rédigés par les conservatrices du département photographie de la BnF comment le noir et blanc s’est imposé, au fil des décennies, comme un parti-pris à la fois technique et esthétique. 

264 pages, 220 illustrations, éditions de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, en coédition avec la Bibliothèque nationale de France, Paris 45 €
Exposition au Grand Palais, Paris, du 16 décembre 2020 au 1er février 2021.
Livre disponible ici.

Fonctionnaire, New York, 1970 © Charles Harbutt, BnF – Département des Estampes et de la photographie

Le Grand Jeu : pour (re)découvrir Henri Cartier-Bresson 

Henri Cartier-Bresson Mexico, Mexique, 1934, épreuve gélatino-argentique de 1973 © Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos

En 1973, alors qu’il se détourne de la photographie, Henri Cartier-Bresson choisit le meilleur de son œuvre : 385 photographies baptisées la Master Collection ou Grand Jeu. La Fondation Pinault, qui en détient un exemplaire, a convié cinq prestigieux invités à opérer chacun une sélection pour une exposition présentée à Venise en 2020, puis à Paris en 2021. Articulé en cinq parties, l’ouvrage présente les points de vue du collectionneur François Pinault, de l’écrivain Javier Cercas, du cinéaste Wim Wenders, de la photographe Annie Leibovitz et de la conservatrice Sylvie Aubenas. Cinq parcours atypiques dans l’œuvre de Henri Cartier-Bresson, preuve qu’il ne faut pas réduire celui qu’on a baptisé l’œil du siècle à l’instant décisif.

Coédition Marsilio/Palazzo Grassi/BnF, 304 pages, 63 €
Exposition au Palazzo Grassi, Venise, du 22 mars 2020 au 10 janvier 2021.
Livre disponible ici.

Henri Cartier-Bresson Dimanche sur les bords de Seine, France, 1938, épreuve gélatino-argentique de 1973 © Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos

Lee Friedlander, The shadow knows : l’autoportrait élevé au rang d’art 

© De The Shadow Knows, de Lee Friedlander, publié par powerHouse Books.

Ce maître de la street photography parvient à transformer l’ordinaire en extraordinaire par la force de la pertinence de son regard. Tout au long de son parcours, Lee Friedlander s’est régulièrement incrusté dans ses images déclinant plusieurs séries d’autoportraits. Le livre est intitulé The shadow knows, en référence à une émission de radio des années 30 qui se terminait par ces mots : « Qui sait quel mal se cache dans les cœurs des hommes ? L’ombre sait ». Ici l’ombre, c’est Lee Friedlander, qui hante ses propres images captées dans les rues, de Paris à New York en passant par San Francisco, des années 1960 à 2010. Une leçon époustouflante de photographie en noir et blanc, un vrai régal pour les yeux.

Relié, 110 pages, PowerHouse Books – SPQR Editions, 50 $
Livre disponible ici.

© De The Shadow Knows, de Lee Friedlander, publié par powerHouse Books.

Gilles Favier et Mathieu Kassovitz,  Jusqu’ici tout va bien : La Haine a 25 ans

© Gilles Favier, extrait de Jusqu’ici tout va bien, La Haine, éditions Maison CF

Sa couverture noire perforée ne révélant qu’une partie du titre, « Ici la haine », augure d’un livre pas comme les autres. Promesse tenue quand on tourne les pages offrant une plongée inédite dans les coulisses de ce film culte qui fête ses 25 ans cette année. Sur fond blanc : le scénario écrit par Mathieu Kassovitz ; sur fond noir : les images de Gilles Favier qui avait eu carte blanche pour photographier le tournage. Aux images de plateau s’ajoutent celles qui documentent le hors champ, la vraie vie, à la cité de la Noé à Chanteloup-les-Vignes. « Scénario en mains, j’ai arpenté les rues du quartier de la Noé », raconte Gilles Favier. Ou quand fiction et réalité se ressemblent.

Scénario intégral du film La Haine, textes de Mathieu Kassovitz et Gilles Favier, 192 pages, éditions Maison CF, 39 €
Livre disponible ici.

© Gilles Favier, extrait de Jusqu’ici tout va bien, La Haine, éditions Maison CF

Par Sophie Bernard

Sophie Bernard est une journaliste spécialisée en photographie, contributrice pour La Gazette de Drouot ou le Quotidien de l’Art, commissaire d’exposition et enseignante à l’EFET, à Paris.

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