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Le feu selon Francesca Piqueras

Le feu selon Francesca Piqueras

Dans sa nouvelle série « Feu », exposée à la Galerie de L’Europe, à Paris, la photographe Francesca Piqueras s’approche au plus près de cet élément.

© Francesca Piqueras

Depuis des années, la photographe italo-péruvienne Francesca Piqueras parcourt le monde pour saisir l’action des éléments naturels.  Cargos échoués, architectures maritimes abandonnées, titans d’acier et de béton dévorés par la rouille, les vagues, et digérés par les flots : son travail est avant tout une métaphore sur le rapport de l’homme à la nature. Après la pierre et l’eau, la photographe nous plonge au cœur du « Feu » avec une exposition à découvrir jusqu’au 26 septembre à la Galerie de l’Europe.

« Le feu est dans la continuité d’un travail de plus de dix ans sur l’influence de l’humain sur le paysage, avec pour fil conducteur l’abandon » dit Piqueras qui s’est d’abord rendue dans une école de pompiers à Marseille pour s’approcher au plus près de l’élément. « Le feu était causé volontairement par l’homme. Ce sont de grands arbres en fer, comme des sculptures, qu’ils allument pour que les pompiers s’exercent . » Après avoir  assisté à leur formation, la photographe a demandé qu’ils allument toutes les torchères pour photographier ce « brasier absolument incroyable totalement dominé par l’homme. »

© Francesca Piqueras
© Francesca Piqueras

Cette série qui est formée de « trois expressions » sur le feu l’a conduite ensuite près de Venise, dans une fonderie où des barres en fer sont réalisées. « C’est un travail beaucoup plus architectural, beaucoup plus cadré, une autre interprétation de l’homme et du feu que je souhaitais montrer dans mes images. Ici, le feu est beaucoup plus dominé, condensé. »  Après le mouvement des flammes, le feu se fond ici dans les éléments, les contourne, les accompagne. « En travaillant sur le feu, j’ai voulu entrer dans la matrice de cette matière, et suggérer une transformation, plus immédiate, rapide et violente. »

Cette volonté l’a naturellement menée à photographier un réel incendie, où le feu dévore tout ce qui l’entoure. « J’avais préparé mon voyage. Je savais qu’en août, il y aurait des feux de forêt, j’ai donc pris un hôtel et attendu à Martigues. Quand un incendie s’est déclaré, un pompier m’a appelée pour me prévenir. » Cette unique photographie présentée d’un feu réel en troisième point de vue évoque les « mégafeux » qui ont ravagé la Californie, l’Amazonie, l’Australie ou encore l’Europe. Elle pourrait être perçue comme dénonciatrice mais le propos de la photographe est autre. « Au contraire, la folie de l’homme, ses paradoxes et ses contradictions m’intéressent » et cet intérêt la guide souvent dans ces espaces où « la nature reprend ses droits. (…) Avec le feu, ce n’est plus le temps, les longues années qui décomposent et transforment, mais la matière elle-même qui brûle, qui fond, qui se détruit pour reconstruire une fois de plus autre chose. »

« Feu »La Galerie de l’Europe, du 1er au 26 septembre 2021, 55 rue de Seine, Paris 6, France

Expositions à venir :

Musée Eretz Israel dans le cadre de la  Fotomenta N°1, du  21 Septembre 2021 au 21 septembre 2022, Tel Aviv, Israël, (curateur: Guy RAZ)

Galerie Holden Luntz, dans le cadre de l’exposition collective « Planet Earth », du 13 novembre au 13 décembre 2021, Palm Beach, USA

© Francesca Piqueras
© Francesca Piqueras

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