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Infiniment oiseau

Infiniment oiseau

Les volatiles sont saisis sous toutes leurs coutures par quatre photographes dans une collection inédite des Éditions Xavier Barral. Une occasion de cerner la vie délicate de ces êtres vivants qui nous entourent.

Ils habitent nos espaces et passent, se font parfois discrets, parfois entendre et parfois nous font rêver dans leur envol singulier. Les oiseaux accompagnent nos vies et que ce soit dans les villes ou dans les grands champs à la campagne, ils peuplent le ciel et les arbres, soulignent les dimensions d’un lieu, papillonnent autour de nous. Pour le photographe, l’oiseau est évidemment un sujet idéal. Il effleure les choses de son vol précieux. Il forme une présence soudaine et vive dans l’immensité d’un endroit. Il chante la nature que nous oublions parfois… Ce sont ce type d’observations que font les quatre photographes choisis par les éditions Xavier Barral pour leur collection dédiée aux oiseaux. Tous ont en commun d’avoir travaillé sur la vie du volatile, mais chacun apporte une note particulière née d’un regard précis et individuel complétée à chaque fois par un texte du spécialiste des oiseaux Guilhem Lesaffre. En ressort une jolie palette qui donne envie d’en savoir davantage sur les oiseaux et de les célébrer quand on les croise sur notre chemin.

Pays apache, Arizona, États-Unis, 1979 © Bernard Plossu. Extrait de Bernard Plossu, Des oiseaux (Éditions Xavier Barral, 2018)

Bernard Plossu : la pose et l’envol

Elles semblent danser au gré du vent, comme emportées par un souffle, tourbillonnant à l’orée des nuages… Les hirondelles photographiées par Bernard Plossu font d’étonnantes chorégraphies qui livrent un air de légèreté et de poésie dans l’infini du ciel. Le photographe a réussi à fixer la teneur de leur vol dans des clichés doux et granuleux où l’oiseau taille le vide de ses grandes ailes déployées… Parfois c’est un moineau qui se pose sur le dossier de la chaise d’un parc en pleine ville et que Bernard Plossu décide d’enregistrer avec son appareil photo. Petites attentions à ces habitants du ciel qui se succèdent dans des routes invisibles. Le texte de Guilhem Lesaffre s’attarde justement sur les surprenantes migrations des volatiles qui parcourent parfois des milliers de kilomètres en retrouvant toujours leur chemin.

Lac de Garde, Italie, 2006 © Bernard Plossu. Extrait de Bernard Plossu, Des oiseaux (Éditions Xavier Barral, 2018)

Pentti Sammallahti : des plumes contre le froid

Le photographe finlandais offre de superbes clichés en noir-et-blanc où il donne à voir l’incroyable robustesse des oiseaux face à l’hiver qui frappe et couvre le monde d’un manteau de neige. « Les conditions hivernales sont parfois extrêmement rudes pour les oiseaux » explique Guilhem Lesaffre et d’ajouter : « certaines des photos de Pentti Sammallahti choisies ici traduisent à merveille cette âpreté ». De fait, le spécialiste des oiseaux nous apprend que certains disparaissent tandis que d’autres, grâce à leur plumage, parviennent à résister au froid. Dans les images du photographe, des volatiles se recroquevillent sur eux-mêmes, hissés sur les branches d’un arbre ou en haut d’un moulin. Il y a une légère mélancolie qui inonde l’ensemble de ce travail où l’oiseau semble être le dernier représentant d’une nature endolorie par un monde cruel pour elle.

Helsinki, Finlande, 2000 © Pentti Sammallahti. Extrait de Pentti Sammallahti, Des oiseaux (Éditions Xavier Barral, 2018)
Mont Etjo, Namibie, 2005 © Pentti Sammallahti. Extrait de Pentti Sammallahti, Des oiseaux (Éditions Xavier Barral, 2018)

Yoshinori Mizutani : le bouquet des perruches et étourneaux

Rassemblés en groupe colorés, les oiseaux pris en photographie par ce jeune photographe japonais forment une parfaite famille qui prend place sur les fils électriques des grandes villes comme Tokyo. Le photographe réussit à montrer les étranges regroupement de perruches et d’étourneaux qui viennent passer la nuit ensemble afin de mieux se protéger. « Des passereaux comme les adorables mésanges à longue queue se serrent étroitement sur leur perchoir, composant une sorte de brochette » remarque d’ailleurs Guilhem Lesaffre dans son texte, notant que l’instinct grégaire des oiseaux dépend de leur espèce, mais constitue souvent une vertu. Mizutani souligne en particulier la splendeur des plumages colorés qui tranchent net avec le ciel, qu’il soit bleu du jour ou noir dans la nuit.

© Yoshinori Mizutani. Extrait de Yoshinori Mizutani, Des oiseaux (Éditions Xavier Barral, 2019) 
© Yoshinori Mizutani. Extrait de Yoshinori Mizutani, Des oiseaux (Éditions Xavier Barral, 2019) 

Terri Weifenbach : la nuée jardinière

C’est dans son jardin à Washington aux Etats-Unis que Terri Weifenbach a réalisé son travail consacré aux oiseaux. Elle a observé la venue des merles américains, des moineaux urbains, des cardinal de Virginie… et cela à toutes les saisons de l’année. La photographe attrape les étonnantes figures des oiseaux en plein vol ou ceux qui cherchent quelque chose sur le sol. Son œil parvient à fixer un passage immédiat et soudain et c’est ce que représente métaphoriquement l’oiseau qui nous émeut alors : un instant fugace synonyme de liberté. Les oiseaux semblent heureux dans ce jardin agrémenté de plantes fournies et ce bonheur nous atteint, nous donne l’envie d’avoir, nous aussi, des plumes, des ailes…

© Terri Weifenbach. Extrait de Terri Weifenbach, Des oiseaux (Éditions Xavier Barral, 2019)  
© Terri Weifenbach. Extrait de Terri Weifenbach, Des oiseaux (Éditions Xavier Barral, 2019)  

Par Jean-Baptiste Gauvin

Des oiseaux

Une collection des Éditions Xavier Barral

35€ l’exemplaire

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