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Paris Photo 2019 : retour sur cette édition

Paris Photo 2019 : retour sur cette édition

Pendant près de cinq jours, les 180 galeries présentes cette année ont exposé et vendu, parfois, tandis que se pressaient collectionneurs, amateurs d’art et acteurs du monde de la photographie. Instantané d’une déambulation libre sous la nef du Grand Palais.

Vue d’ensemble © Jean-Baptiste Gauvin

« C’est formidable ! », s’exclame Fiona, assise sur la marche d’un escalier, siège improvisé et ô combien nécessaire après les heures passées à arpenter les allées de la foire. « Nous sommes là depuis ce matin et repartons ce soir » explique cette Londonienne venue avec sa fille, Scarlett, une adolescente qui rêve de devenir photographe. « J’ai beaucoup aimé ces photographies », montre-t-elle sur son téléphone portable. Des maisons enneigées dans un décor d’une pureté absolue. « Et celle-là, aussi ! », ajoute Fiona. Une photographie de l’incontournable série de Sebastião Salgado dédiée à la mine de Serra Pelada au Brésil. Paris Photo a cette fonction aussi : faire découvrir les classiques de la photographie à un public désireux d’en apprendre davantage. 

Il y a, ainsi, des expositions phares, qui donnent à la foire une partie de ses lettres de noblesse et entretiennent cette idée qu’à Paris Photo, il y a décidément à voir des images inédites et d’une qualité exceptionnelle. Tel est par exemple le cas d’un événement de cette édition, l’exposition presque côte à côte de deux sommités de la photographie : Man Ray et August Sander. On s’est bousculé pour regarder de près les clichés de ces photographes. Des scènes surréalistes et piquantes de Man Ray aux portraits intenses d’August Sander, le visiteur pouvait embrasser d’un seul coup ce que la photographie a d’extraordinaire dans son histoire et l’héritage qu’il nous reste d’yeux comme les leurs. 


Un célèbre cliché de Man Ray © Coline Olsina

Légère cohue

Des yeux, il en fallait à mille à l’heure pour regarder les centaines de propositions présentées à la foire. Il en fallait aussi de bons pour suivre l’évolution des ventes chez certains marchands. À la galerie Lumière des roses, spécialisée dans les clichés anciens d’anonymes, les photographies sont parties comme des petits pains. « C’est une très bonne édition », sourit Philippe Jacquier qui avoue dès le jeudi avoir vendu près des deux tiers de son stock. Même son de cloche chez François Sage qui a eu l’audace de présenter cette année le travail de l’artiste japonaise Mari Katayama que Blind a pu rencontrer. « Des musées sont venus et semblent intéressés », glisse le galeriste tandis qu’il range son ordinateur portable couvert d’autocollants représentant des crabes et qui ont été placés par l’artiste elle-même, faisant référence à sa déformation physique – notamment sa main en pince de crabe.

Car c’est aussi la force de cette foire : faire venir des artistes du monde entier et permettre des rencontres avec le public. Ainsi de cette légère cohue vendredi soir au coin des éditeurs : le photographe américain Joel Meyerowitz signait l’un de ses livres. Un peu plus loin, à gauche, au stand d’Actes Sud, la photographe Susan Meiselas dédicaçait les siens. Dans les allées, il n’est pas rare de croiser des photographes à la carrière confirmée, voire à la renommée internationale. Quelques mots échangés avec le photographe Josef Koudelka nous confirmeront qu’il a trouvé cette édition particulièrement « intéressante ». Même impression chez Valérie Belin dont le travail a été montré par la galerie Nathalie Obadia. 


Vue de l’exposition Fragments © Jean-Baptiste Gauvin

Soleil d’hiver  

Intéressante, aussi, parce que la foire permet de découvrir de nouveaux talents nichés dans un certain magma visuel qu’on peut trouver indigeste. Qu’elle soit expérimentale avec par exemple le travail de Meghann Riepenhoff qui réalise des empreintes avec les éléments de la nature en plongeant notamment le papier photographique directement dans la mer, ou bien plus classique, comme les délicates compositions de FLORE au Maroc, la photographie révèle des regards singuliers. Des regards réunis dans un écrin on ne peut plus adéquat. Le soleil d’hiver de novembre diffusait cette année une lumière douce à travers la verrière, berçant un peu plus le visiteur dans la contemplation, caressant les œuvres et rappelant combien elle est primordiale dans le travail du photographe. 


Le coin des éditeurs… © Coline Olsina

Sur le bord d’un stand © Coline Olsina

Devant les œuvres de Baptiste Rabichon, galerie Binôme © Coline Olsina

Par Jean-Baptiste Gauvin

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