Daniel Lee Postaer, pas de temps pour la mémoire
Le livre de Daniel Lee Postaer, “Mother’s Land”, retrace le voyage extérieur et intérieur du photographe en Chine, un pays que ses grands-parents ont quitté après une décision terriblement douloureuse.
Par Gaia Squarci. Photographies de Daniel Lee Postaer
Les images de Daniel Lee Postaer offrent un portrait sobre et détaché d’une nation accélérant à toute vitesse, comme une voiture de sport dérapant hors de contrôle. Il photographie des démolitions et des constructions, des publicités et une végétation urbaine qui ne remplit qu’une fonction décorative. Les personnes apparaissent soit anonymes, soit absorbées par le collectif. Dans ces scènes, il saisit la tension persistante entre l’ordre imposé et la force irrésistible de l’entropie.
Plus de cinquante ans plus tôt, ses grands-parents avaient fui le régime communiste, pouvant emmener une fille avec eux mais laissant l’autre derrière. À la recherche de cette partie perdue de sa famille et en réfléchissant à la vie qu’il aurait pu mener, Postaer s’installe en Chine au début des années 2000 et y revient plusieurs fois dans la seconde moitié des années 2010, témoignant de près des transformations rapides et souvent brutales de la vie contemporaine.
Le livre “Mother’s Land” est publié par Deadbeat Club et disponible au prix de 65,00 $.