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Nostalgie Café Belgica

Dans Café Belgica, le photographe Harry Gruyaert se plonge dans ses photographies de cafés en Belgique prises dans les années 70 et 80.
Harry Gruyaert
© Harry Gruyaert I Avec l’aimable autorisation de la Galerie FIFTY ONE
Harry Gruyaert
© Harry Gruyaert I Avec l’aimable autorisation de la Galerie FIFTY ONE

Depuis quelques années, le photographe coloriste Harry Gruyaert revisite ses archives colossales. Il scanne, il tire des petits formats et compose ensuite sur le mur de son studio un déroulé, un chemin de fer, une séquence qui finissent par devenir des livres ou même des films. C’est lors du montage du livre-dvd Made in Belgium pour la nouvelle collection « A sense of place » qu’il a lancée aux éditions Fifty One Publication, que l’idée de réaliser un livre sur les cafés en Belgique lui vient.

Publiée en 2020, la série avait été composée avant le Covid, comme un signe que les bars allaient fermer un peu partout dans le monde. L’esprit de ces lieux en Belgique est différent qu’en France assure le photographe, « la grande différence des cafés en Belgique, c’est qu’il n’y a pas de comptoir. Il faut s’asseoir. » Ces cafés, ces cafés populaires, c’est la jeunesse d’Harry Gruyaert. « Les nuits les plus folles que je n’ai jamais connues, c’était en Belgique. C’est le bar qui reste ouvert jusqu’à six heures du matin, jusqu’au dernier client. Il y en avait partout. Les gens sérieux ne sortaient pas avant minuit. » 

Harry Gruyaert
© Harry Gruyaert I Avec l’aimable autorisation de la Galerie FIFTY ONE
Harry Gruyaert
© Harry Gruyaert I Avec l’aimable autorisation de la Galerie FIFTY ONE

Dans Café Belgica, les photographies ont majoritairement été prises dans les années 70 et 80. Elles montrent ce monde en voie de disparition. En l’espace d’une cinquantaine d’années, 40.000 cafés en Belgique ont fermé, ils n’en resteraient plus que 10.000 environ. « Il y a beaucoup moins de cafés authentiques » affirme Harry Gruyaert qui les avait beaucoup photographiés, notamment à Bruxelles, Anvers ou Liège. Une seule image n’est pas belge, elle se situe à Bailleul, en France, presqu’à la frontière belge. Le photographe la décrit comme « une peinture flamande » et à raison, elle l’est tant dans sa composition, que dans les couleurs ou les visages des photographiés.

Parties de billards à pas d’heure, femmes du troisième âge emmitouflées dans de grands manteaux devant des tasses de thé ou des pintes de bières, fêtes endiablées où les jeunes finissent par s’embrasser goulument au milieu du bar et au milieu de tout ça, l’alcool, l’alcool qui coule à flots. Il y a une certaine nostalgie dans cette série d’Harry Gruyaert, relative à son insouciante jeunesse, perceptible à travers cette dernière photo de son livre qu’il dédicace à ses parents, que l’on voit assis dans un café à Anvers.    

Café Belgica d’Harry Gruyaert, édité par Fifty One Publication, 101 pages, 25€.

Harry Gruyaert
© Harry Gruyaert I Avec l’aimable autorisation de la Galerie FIFTY ONE
Harry Gruyaert
© Harry Gruyaert I Avec l’aimable autorisation de la Galerie FIFTY ONE
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© Harry Gruyaert I Avec l’aimable autorisation de la Galerie FIFTY ONE

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