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Les étapes d'un projet photographique #3

Les étapes d’un projet photographique #3

Quelles questions faut-il se poser sur son projet pour en tirer le meilleur ?

Dans les deux articles précédents, nous avons parlé des qualités du projet photographique et de ses différentes phases. Dans les deux cas, nous nous sommes mis d’accord sur un point : l’importance de se poser des questions sur son projet. Dans ce troisième article, nous allons nous concentrer sur ces questions, car la manière dont nous interrogerons notre projet le définira également.

La première question que nous allons aborder est peut-être évidente pour beaucoup : en quoi consiste mon projet ? Mais ce n’est pas parce que nous voyons clairement la question que nous avons la réponse. On peut penser à un thème relativement petit et concret, ou à un thème large et transcendantal. Cela semble nous conditionner, mais il y a peut-être des points communs entre ces différentes approches.


© Joanna Kosinska / Unsplash

Être méthodique

Si nous regardons la façon d’aborder une série comme Maze, nous voyons que le projet de Donovan Wylie concerne un endroit spécifique : une prison. Mais dans ce cas, ses implications politiques sont très importantes, car c’est la prison où étaient détenus les prisonniers de l’IRA. D’autre part, on a l’exemple d’Hiroshi Sugimoto qui doit voyager à travers le monde pour réaliser sa série Seascapes, qui réunit toutes les mers de la terre. Ses images ressemblent à de simples paysages, mais il parle de quelque chose d’aussi significatif que la mémoire et le concept même de temps. Quand nous pensons aux Portraits de plage de Rineke Disjkstra, nous ne voyons pas seulement des adolescents sur la plage, nous assistons à un moment de changement, avec tout ce que cette étape représente dans la croissance d’une personne.

Il peut sembler qu’il s’agit de projets dont les thèmes sont très différents et dont l’exécution change selon les cas. Mais il y a une chose en commun qui nous intéresse beaucoup : elles sont toutes extrêmement méthodiques. C’est parce qu’ils se sont préoccupés, dès le début, de répondre à certaines questions, à la fois conceptuel et formel. Il n’est pas seulement important de savoir en quoi consiste notre projet pour nous, mais aussi d’essayer de comprendre les conséquences et les implications que le sujet que nous traitons a pour les autres. Cela nous donnera également des indices sur les aspects formels.


© Annie Spratt / Unsplash

S’organiser pour passer à l’action

Dans l’article précédent, nous avons parlé de l’importance de la retouche. C’était le moment de se demander : qu’est-ce que je veux rendre visible dans le projet ? Répondre à cette question signifie que tout ce que nous faisons doit être conforme à la réponse que nous donnons. Nous devons nous poser plusieurs questions. Par exemple : comment puis-je voir mon projet en images ? Vont-ils être des portraits, des paysages, ou est-ce que je préfère prendre des photos dans la rue ? Vais-je avoir besoin d’un trépied ou d’un appareil photo qui fait la mise au point rapidement ? Est-ce que je visualise les photos en couleur ou en noir et blanc ? De quel type de lumière ai-je besoin : dure, douce, artificielle, naturelle ?   

Nous devons également nous interroger sur les ressources nécessaires à la réalisation du projet, tant sur le plan financier qu’en termes de temps. De combien de jours ai-je besoin pour les prises de vues ? Combien pour les retouches et l’édition ? Il est également important de calculer les coûts de l’équipement, des cartes, des films ou des déplacements.

Toutes ces questions nous aident à passer à l’action et à transformer nos idées en projets réalisables. Avoir une bonne idée ne veut pas toujours dire qu’il faut bien faire les choses. Les idées vivent mieux hors de la tête et elles prennent forme lorsque nous commençons à travailler dessus.

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