Chers tous,
Dans la crise qui nous frappe, les mots sont difficiles à trouver. L’inédit s’accorde mal à la formulation tranquille. L’urgence à la contemplation.
Comme pour tous, les photographes, les artistes, les auteurs, les galeristes, les institutions culturelles, voient en ce moment leur vie être chamboulée.
Nous ne comptons plus les événements qui ont été suspendus, déplacés, parfois tout bonnement annulés. À New York, Paris, Rio. Dans le monde entier.
Pour beaucoup, les jours prochains seront une épreuve.
Ils nous mettront face à nous-mêmes, face à nos choix et nos responsabilités. Ils nous obligeront à une réflexion sur le monde, sur nos déplacements, nos modes de vie et nos destins.
Pour un magazine dédié à la photographie, ils seront l’occasion de partager plus encore notre passion. Nous continuerons à offrir un espace d’évasion et de réflexion, un espace d’interrogation et d’invention, un espace d’inspiration.
Comme une bouffée d’air qu’on ne peut plus prendre, les mots de nos journalistes sur le travail des photographes, les photos et les propos de ces derniers, seront, nous l’espérons, un rempart à l’ennui, à la morosité ambiante.
Puisque des expositions sont suspendues, nous parlerons des artistes qui devaient montrer leurs travaux et ne le peuvent plus.
Nous parlerons de leur quotidien du moment.
Puisque le photographe ne peut plus sortir de chez lui, l’heure est d’aller dans sa chambre noire, faire jaillir sur le papier la lumière qu’il a su saisir autrefois.
Une lumière que nous continuerons à défendre, montrer et lire.
Par Jean-Baptiste Gauvin
© John Mark Smith on Unsplash (détail)
