© Joseph Sterling
Comme s’il avait une prédilection pour les pas, les gens qui marchent, le mouvement que font les jambes qui s’agitent dans les rues… Joseph Sterling aimait visiblement saisir le chemin des citadins des grandes villes, les chaussures qui pivotent sur le trottoir auprès d’un pigeon désœuvré, des enfants courant et s’engouffrant dans le renfoncement d’un immeuble. Ses photographies alternent entre le flou d’un passage et la netteté d’un visage.
Dès le début de son adolescence, Sterling, qui est né au Texas, découvre la photographie. C’est grâce à un unique cliché d’Harry Callahan qu’il se prend de passion pour le médium et décide d’aller dans une école d’art à Chicago pour suivre justement des cours donnés par son mentor. Il bénéficiera aussi de l’enseignement de deux autres grandes figures de la photographie de ces années-là : Aaron Siskind et Frederick Sommer.
Ces professeurs vont sûrement l’influencer. Comme eux, il est sensible à la matière du monde, aime déclencher son appareil quand il voit des surfaces abîmées, des corps fragiles, des lumières franches se refléter sur la vitrine d’un magasin. Comme eux, il tente de donner une image du bal quotidien des villes américaines, à ces flots de passants qui peuplent les rues.
Joseph Sterling rencontrera aussi de futurs grands noms de la photographie dans cette école, notamment Ray Metzker qui partage cette esthétique d’un noir et blanc profond et vif, jouant volontiers avec les formes qu’il rencontre. Le photographe restera discret, presque secret, jusqu’à la fin de sa vie et laissera une œuvre fidèle à son image : silencieuse, énigmatique et sensible.
© Joseph Sterling
© Joseph Sterling
© Joseph Sterling
© Joseph Sterling
© Joseph Sterling
© Joseph Sterling
Par Jean-Baptiste Gauvin
Joseph Sterling
Stephen Daiter Gallery
Du 10 décembre 2019 au 29 février 2020
230 W Superior St, Chicago, IL 60654, United States