La nature vibre d'elle-même
Les photogrammes monumentaux du photographe péruvien Roberto Huarcaya laissent la forêt amazonienne s’exprimer directement sur le papier photographique.
En 2012, le photographe a commencé à travailler avec la communauté indigène Eseja à Bahuaja Sonene, une réserve naturelle d’Amazonie, dans le sud-est du Pérou, pour capturer l'expérience sensorielle de la forêt. Après avoir essayé, en vain, de saisir son pouvoir invisible à l'aide d'appareils photo, il les a complètement délaissés pour se tourner vers la technique du photogramme.
Roberto Huarcaya. Fragment Amazogrammes n°5, photogramme, 2022. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Roberto Huarcaya. Fragment Océan Pacifique / Pollution n°2, photogramme, 2019. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Roberto Huarcaya. Fragment Danceurs de Tijera Hijos n°2, séries Andinos, photogramme, 2020. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Les photogrammes sont des tirages photographiques réalisés en exposant du papier photographique à la lumière. Roberto Huarcaya a enroulé des rouleaux de papier photographique de trente mètres autour d'arbres et d'arbustes, laissant la lumière filtrer à travers les feuilles, formant lentement les images. Il les traite ensuite avec de l'eau de rivière. L'artiste travaille sur la fragilité et la puissance des écosystèmes de l'Amazonie, des Andes et de l'océan Pacifique, en soulevant les questions de la pollution de l'eau et de la déforestation des forêts d'eucalyptus indigènes.
Roberto Huarcaya. Fragment Eucalyptus n°3, série Forêt d’eucalyptus Cuzco, photogramme, 2019. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Roberto Huarcaya. Fragment Amazogrammes n°2, photogramme, 2014. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
L'exposition « Traces », sous le commissariat de Alejandro Castellote, est présentée à la Croisière à Arles, dans le cadre du programme de Les Rencontres de la Photographie jusqu'au 24 septembre.
