
Dominée par le volcan Ol Donyo Lengaï, « la montagne des Dieux », cette région reculée de la Tanzanie est habitée par quelques populations Maasaï qui vivent du bétail qu’elles élèvent et dont elles se nourrissent. Depuis des siècles ces familles apprivoisent leur environnement difficile en s’y fondant presque.

Leur mode de vie autrefois nomade a dû alors s’adapter et se sédentariser, faute d’espace et de territoires. © Éloi Ficat

Un gardien qui veille sur son peuple mais également une menace, il peut se réveiller à tout moment. © Éloi Ficat
Une belle harmonie créée il y a bien longtemps et aujourd’hui en danger. Une harmonie qui ne sera peut-être bientôt plus qu’un souvenir. Dans ces paysages brumeux et vastes se dégage alors une certaine nostalgie de l’espace sauvage et de la délicate union entre l’homme et la nature.

En 2006 plus de 60 000 Massaï vivant dans le Ngorongoro, ont été forcés d’évacuer ces terres, leur présence étant jugée préjudiciable à la vie sauvage et aux paysages naturels. En revanche les touristes, par le biais de safaris, peuvent profiter de cette réserve unique. © Éloi Ficat

Seul les flamands roses ont un organisme particulièrement adapté à cet environnement extrême. Ils apparaissent comme des étranges figures spectrales. © Éloi Ficat
Ces images sont issues de la série Terre Perdue du jeune photographe de 26 ans Éloi Ficat, un passionné de voyages, qui est aussi chef opérateur et coloriste dans l’audiovisuel et dont les séries Luminary, Outrenoir et Éclat ont été remarquées, notamment au Vincennes Image Festival et par sa galerie OΔK.

Ici, entre savane, grands lacs et volcans majestueux, les peuples Maasaï doivent se battre contre la sécheresse, le manque de nourriture, la perte de leur territoire au profits des touristes et de la création de Parcs Nationaux dans lesquels leur entrée est interdite, ainsi que la vente de leurs meilleurs pâturages par le gouvernement à des fermiers européens.

C’est cette perte de l’espace, ce vide et le silence de ces populations impuissantes et négligées qu’Éloi Ficat a voulu traduire visuellement dans des décors mélancoliques et poétiques où l’homme disparaît peu à peu malgré son désir de vivre et d’exister. Défait de son territoire, le peuple Maasaï voit ainsi lentement mourir ses ancêtres et ses traditions.

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