Me crois-tu ?
L'artiste Nieves Mingueza retravaille des images d'archives en s'inspirant d'une statistique édifiante : une femme sur trois subit des violences sexistes au cours de sa vie.
Le projet joue sur la relation de la photographie avec la preuve, un élément qui devient particulièrement controversé lorsque la violence sexiste entre en jeu. « Qu’avons-nous besoin de « voir » pour croire la parole des femmes ? » Quand une photographie peut-elle être considérée comme une preuve ?
La surface des images est violée par des coupures, des rayures, des superpositions. Les visages sont effacés, l'individualité est enlevée. Les photographies de femmes deviennent des indices d'un contexte jamais dévoilé, les transformant en chiffres d'une statistique infâme. Dans leur innocence prosaïque, les archives familiales occultent souvent des réalités sur lesquelles l'intervention de l'artiste attire l'attention.
L'exposition « Une femme sur trois », sous le commissariat de Tanvi Mishra, est présentée à l'Église des Frères Prêcheurs à Arles, dans le cadre du programme de Les Rencontres de la Photographie, jusqu'au 24 septembre.