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Plongée dans les intérieurs bourgeois émiratis

Plongée dans les intérieurs bourgeois émiratis

Dans une série photographique résolument pop, Farah Al Qasimi photographie les intérieurs de la classe bourgeoise émirati.
Auto-portrait dans chambre à coucher, 2021 © Farah Al Qasimi

Plein la vue, plein les yeux, plein les couleurs, c’est ce qu’on se dit au premier coup d’œil devant la série « Mirage de la vie » de la jeune photographe émirati Farah Al Qasimi, présentée dans le cadre du Prix Découverte Louis Roederer aux rencontres d’Arles 2021. Née en 1991, Qasimi s’intéresse aux intérieurs typiques (dont le sien) de la classe bourgeoise de son pays d’origine, les Émirats Arabes Unis, où elle partage sa vie entre Dubaï et sa ville d’adoption, Brooklyn.

Peaux de pois chiches, 2021 © Farah Al Qasimi
Vaporisateur de parfum, série Mirage de la vie, 2020. Avec l’aimable autorisation de Third Line, Dubaï, et Helena Anrather, New York © Farah Al Qasimi

Il y a un côté instagram avec ses captures d’un coin ou un autre d’un appartement, d’un objet ou deux, des détails sur lesquels s’attardent Qasimi dans ses prises de vue. La présentation accentue cet effet avec ses images qui se superposent, se répondent et composent un ensemble cohérent. On a l’impression que la série prise dans sa totalité ne forme qu’une seule et grande photographie. À travers ce procédé qu’on retrouve également dans ses autres projets qu’elle présente sur son site internet, Qasimi s’empare pleinement des dispositifs contemporains pour documenter, immiscer de l’humour, prendre de la distance envers les sujets qu’elle photographe.

S et A au téléphone, série Mirage de la vie, 2020. Avec l’aimable autorisation de Third Line, Dubaï, et Helena Anrather, New York © Farah Al Qasimi

La photographe joue avec les stéréotypes, les clichés en les assumant pleinement. On découvre ce pays, les Émirats Arabes Unis, un peu comme on l’imaginait: avec un côté bling-bling et bourré de paradoxes. La tradition côtoie la modernité, les meubles traditionnels, les objets numériques, les couleurs flashy, des plus ternes. En s’intéressant aux intérieurs de ses appartements, c’est aussi aux femmes émiraties qu’elle accorde une place importante dans cette série où dans l’intimité, les tabous se défont.  

Par Sabyl Ghoussoub 

Né à Paris en 1988 dans une famille libanaise, Sabyl Ghoussoub est un écrivain, chroniqueur et commissaire d’exposition. Son deuxième roman Beyrouth entre parenthèses est sorti aux éditions de l’Antilope en août 2020.

Plus d’informations sur Farah Al Qasimi.

Majlis, ferme aux chèvres, 2021 © Farah Al Qasimi

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