
Pendant deux ans, Alessandro Cinque a suivi le chemin tracé par ce corridor minier le long de la cordillère des Andes. Si cette exploitation réalise près de 40% de la production nationale de cuivre, contribuant à faire du pays le 2e producteur mondial de cuivre, de zinc et d’argent, elle est une catastrophe pour les populations locales. Cancer, anémie, maladies respiratoires, prostitution, délinquance… Ses photographies sont un témoignage tragique et alarmant.
« Au cours des dernières années, la situation a considérablement changé » explique un fermier, « Si, avant nous vivions dans la prospérité avec nos animaux et nos champs luxuriants, maintenant nous n’avons plus rien ». Alessandro Cinque a recueilli les témoignages et les visages des quelques habitants restés pour résister. Car nombreux sont ceux qui ont quitté cette terre malade et meurtrière. L’eau contaminée est un fléau pour les habitants comme pour les animaux dont la quasi-totalité a été décimée. Et s’ils n’en meurent pas, ils naissent mort-nés comme le veau de Grimalda de Cuno, qu’elle s’apprête à enterrer. Et dans cette autre image, c’est le père de Félix qui a été enterré, tué lors d’une manifestation contre l’activité minière. Un reportage poignant au coeur de cette communauté prête à résister, quoi qu’il en coûte.





Par Coline Olsina