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Ralph Gibson: la french connection

Le nouveau livre de Ralph Gibson, Salon Littéraire, présente un demi-siècle d’images étonnantes prises en France.

Le grand Ralph Gibson sort un nouveau livre, ce qui, pour moi, est toujours un événement. Ralph, qui a aujourd’hui 85 ans, est un pionnier de la photographie depuis des décennies. Dans sa jeunesse, il a assisté Dorothea Lange et a eu l’œil, la perspicacité et le talent pour publier les premiers livres de Robert Frank et Larry Clark. 

© Ralph Gibson
© Ralph Gibson

Ralph Gibson réalise des photographies magnifiques et inattendues, souvent teintées d’un soupçon (ou plus) de surréalisme. Ce sont des images qui vous font réfléchir, qui vous poussent à regarder plus attentivement. Mais Gibson fait autre chose : il produit des livres qui ne sont pas simplement une collection d’images, mais une excursion brillamment organisée dans laquelle les photos se chuchotent les unes aux autres à travers la page et à travers les pages.  

Son dernier livre, Salon Littéraire, est un chant d’amour absolument stupéfiant à la France, où Gibson se rend régulièrement depuis 50 ans (En 2018, le président français lui a décerné le titre de Chevalier de la Légion d’honneur). Mais ce n’est pas la chanson d’amour à laquelle on pourrait s’attendre. Ce n’est pas la France de la Tour Eiffel ou des couples flirtant au bord de la Seine. C’est la France des petits gestes. Des détails, des textures, des juxtapositions, des ombres et de la typographie, que peu de gens remarquent et que seul quelqu’un comme Ralph, avec son Leica, est capable de capturer. Les images serrées d’une chemise boutonnée demandent autant d’attention que la main d’un serveur qui tient, tant bien que mal, une douzaine de verres ou un bateau glissant. C’est un livre intime qui respire la vie.  

© Ralph Gibson
© Ralph Gibson
© Ralph Gibson
© Ralph Gibson

Lorsque j’ai demandé à Ralph Gibson comment Salon Littéraire avait vu le jour, il m’a répondu : « C’est le résultat d’une vie d’amour pour un pays et sa culture. J’ai eu la chance de faire partie de la première génération à bénéficier de voyages aériens bon marché et, à partir du succès de The Somnambulist [son livre révolutionnaire de 1970], j’ai utilisé chaque dollar pour voyager. » Gibson se souvient qu’à l’époque, il était impatient d’explorer la culture européenne et, dit-il. « En France, j’ai réalisé que je trouverais ce que je recherchais et que je voulais mettre dans mes photographies. J’ai cherché à combiner l’avant-garde intellectuelle et les arts décoratifs sophistiqués. » C’est ce que l’on constate et ressent tout au long du livre. Ralph Gibson reste fasciné par la France (« Je lis en français tous les jours »), mais il dit aussi, et j’ai trouvé cela intriguant: « J’ai toujours voulu regarder avec les yeux d’un Américain, sans restriction et sans préjugé. Je resterai un touriste perpétuel, un citoyen du monde. »

© Ralph Gibson

Salon Littéraire est grand, beau et lourd (13 x 19 pouces, 3 kilos, 400 images) et a été imprimé de manière experte par Brilliant Graphics, où vous pouvez commander le livre.

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