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Damien Bachelot : « Nous choisissons des photographes qui inventent une écriture »

Damien Bachelot : « Nous choisissons des photographes qui inventent une écriture »

À l’occasion du Salon de la Photo à Paris, le couple de collectionneurs Florence et Damien Bachelot présente une partie de leur collection qui compte pas moins de 800 photographies d’une centaine de photographes. Une des plus larges collections privées de photographie en France. Entretien avec Damien Bachelot.


“Leonardo with his Grandfather” Palazzo Padadopoli, Venezia, 2010 © Nan Goldin

Pour quelles raisons souhaitez-vous présenter une partie de votre collection au Salon de la Photo cette année ? 

Nous ne sommes jamais demandeurs d’expositions. Nous n’avons pas d’images à vendre, nous n’avons pas de démarche de communication. Pendant très longtemps, la collection n’était d’ailleurs pas très visible. Alors, pourquoi accepter une exposition ? D’abord, nous refusons la plupart. Nous acceptons seulement quand le projet artistique et le projet pédagogique nous intéressent. C’est le cas de cette exposition. Elle met en exergue une partie de la collection, pas forcément très connue : la partie contemporaine. Ce qui nous intéresse, aussi, c’est l’œil de quelqu’un sur la collection, en l’occurrence le commissaire de l’exposition, Simon Edwards. Enfin, c’est un moyen de montrer notre collection à un public différent de Paris Photo, un public plus large, qui est le public du Salon de la Photo. Des personnes qui ont une approche davantage technique de la photographie. 

« C’est un moyen de montrer notre collection à un public différent de Paris Photo. »

Qu’est-ce que le public du Salon de la Photo pourra voir ? 

Je ne veux pas parler à la place du commissaire d’exposition qui a vraiment carte blanche, mais je peux vous dire des exemples de photographes qui seront présentés. Il faut d’abord dire que les photographes que nous choisissons dans notre collection, ce sont des photographes qui inventent une écriture. C’est rarissime. Joel Meyerowitz. Saul Leiter. En l’occurrence, pour la partie contemporaine de notre collection, ce sont des photographes comme Luc Delahaye, Paul Graham, le duo Bachelot-Caron. 


“Le bruit du monde”, 2010 © Bachelot-Caron

Si vous deviez ne garder qu’une seule photographie de votre collection, laquelle serait-ce ? 

Dans les photographies contemporaines, je pense que je garderais une photographie de Luc Delahaye, qui s’appelle Les Témoins, une photographie extraordinaire, avec une dimension religieuse je trouve. Et si, dans toute notre collection, je devais garder une seule photographie, je pense que je garderais une photographie de Saul Leiter. Notamment parce que nous avons eu un lien à la fin de sa vie, que nous l’avons vu quand il était de passage à Paris à ce moment-là. 

Avez-vous des projets particuliers pour l’avenir de votre collection ? 

Nous venons de créer un prix avec l’historien de la photographie Michel Poivert. Un prix pour récompenser ceux qui réalisent les tirages photographiques, les tireurs. L’idée est de récompenser le lien que je trouve très beau entre les photographes et les tireurs. Le photographe Josef Koudelka, par exemple, a cessé de faire tirer ses photographies depuis la mort de son tireur. Le prix est doté de 10.000 euros et ouvert à tous. 


“Precious Silence”, 2015 © Danielle Van Zadelhoff

Sans titre, 2003, Courtesy Gallery Filomena Soares © Helena Almeida

“Interior #12”, 2010 Courtesy the artist, Martin Asbaek Gallery & Bruce Silverstein Gallery © Trine Sondergaard

Série “Nantes vue par”, 2013 © Ambroise Tézenas

Propos recueillis par Coline Olsina et Jean-Baptiste Gauvin


Un regard contemporain, dans la collection de Florence et Damien Bachelot

Du 7 au 11 novembre 2019

Salon de la Photo, Paris Expo Porte de Versailles 

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