À la suite des directives des autorités de chaque pays, la plupart des expositions sont suspendues, reportées ou annulées. Nous avons décidé de publier tout de même les articles qui en parlent, quand nous avons pu notamment les voir avant la fermeture. Pour plus d’informations sur notre ligne éditoriale durant cette période, vous pouvez lire ici notre édito.
© The Estate of Lillian Bassman, courtesy of Peter Fetterman Gallery
Lillian Bassman s’est retirée du monde de la mode en 1970, déçue par la nouvelle génération de « supermodèles », qui lui semblait suivre des directives plutôt que prendre des initiatives. Pourtant, elle a recommencé à travailler dans les années 1990, réinterprétant d’anciens négatifs pour en faire une série où l’expressionisme de son travail prend une nouvelle dimension. En 2012, lors de son décès à l’âge de 94 ans, le travail de L. Bassman avait repris de la vigueur. Le succès de ses réinterprétations lui a valu plusieurs commandes prestigieuses, notamment pour le magazine New York Times, en 1996, et pour Vogue, en 2004.
Selon L. Bassman, sa réussite tenait à ce que les femmes étaient détendues avec elle et pouvaient lui parler à cœur ouvert : « Elles n’avaient jamais besoin de me séduire comme elles devaient séduire les hommes ». Ses images ont donc une assurance que l’on trouve rarement dans les œuvres de cette époque, d’où ce que l’on a appelé « l’influence novatrice » de L. Bassman. Les femmes qu’elles photographient sont autonomes, et visiblement à l’aise dans leur espace.
© The Estate of Lillian Bassman, courtesy of Peter Fetterman Gallery
Le travail de L. Bassman est également novateur en raison des techniques de retouche qu’elle a utilisées. Dans les années 1990, la vision stylisée qu’elle avait eue au début de sa carrière s’est accentuée. Ses tirages sont très contrastés, surexposés, abstraits, lumineux, à la fois flous et fascinants de par leur caractère dramatique. Les modèles sont des silhouettes, enveloppées de pans de lumière et d’ombre, et dont les traits sont à peine visibles. L. Bassman résiste ainsi à l’objectivation des modèles en ne faisant que les suggérer, ce qui déroute le regard masculin tout en conservant la forme féminine.
© The Estate of Lillian Bassman, courtesy of Peter Fetterman Gallery
© The Estate of Lillian Bassman, courtesy of Peter Fetterman Gallery
© The Estate of Lillian Bassman, courtesy of Peter Fetterman Gallery
Par Sarah Roberts
Lillian Bassman : Redefining Fashion
27 février – 18 avril 2020
49 Dorset Street, Londres W1U 7NF
Horaires d’ouverture : lundi – vendredi : 10h – 18h, samedi : 11h – 17h