Joana Choumali, Untitled, 2019. From the series: Ça va aller, 2016-19 © Joana Choumali, Prix Pictet
Sur les douze finalistes en lice, seul un a reçu la généreuse dotation de 100 000 CHF (90 000 euros) mais tous participeront à l’exposition itinérante qui parcourra une douzaine de villes, et à la publication à paraître aux édition teNeues.
« Ça va aller ». C’est l’expression que Joana Choumali a choisi pour le nom de sa série. Une expression banale et populaire aussi bien employée pour balayer les tracas du quotidien que pour affronter les tragédies les plus terribles. Ce 13 mars 2016, à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, elle sera entendue à chaque coin de rue : une violente attaque terroriste a frappé la station balnéaire et a fait seize morts. Trois semaines après la tragédie, Joana Choumali déambule dans ces mêmes rues munie de son smartphone pour en saisir l’atmosphère : « Je voulais capturer les gens discrètement » explique-t-elle, « la tristesse est partout ». Des rues vides, des passants qui errent ou qui attendent assis, perdus dans leur pensée…
Joana Choumali, Untitled, 2019. From the series: Ça va aller, 2016-19 © Joana Choumali, Prix Pictet
Telles sont les images qui ressortent de sa déambulation. Et puis, petit à petit, lentement, méthodiquement, surgissent de petites touches de couleurs. Ici, une route qui vire au rose, là des pensées matérialisées en bleu, jaune, vert… Une fois ses images imprimées, Joana Choumali ajoute des broderies colorées pour effacer la tristesse de ses photographies. Une écriture automatique qui invite à la méditation, à panser ses blessures et à espérer, de nouveau. « Ça va aller ».
Joana Choumali
Par Coline Olsina