
© Pauline Deschamps
Pauline Deschamps l’avoue d’emblée : elle est passée inaperçue. Dans la plus pure tradition de la photographie de rue, elle s’est discrètement immiscée au milieu d’une partie de basketball et en a enregistré les mouvements affolés. « C’est l’avantage de ces lieux, vous êtes invisibles. Les gens ne font pas attention à vous », observe la photographe qui dit avoir surtout aimé l’aspect décomplexé des terrains de jeux. « Ce sont des endroits où les gens peuvent se mettre torse nu et se fichent de l’image qu’ils renvoient », affirme-t-elle.
Une liberté d’être et de mouvement qui ont séduit la photographe. « Le terrain sportif est un lieu où le citadin ordinaire peut se lâcher, changer de costume, oublier son statut social ordinaire », remarque Pauline Deschamps. Il peut même être un refuge. Sur une photographie, elle a saisi une situation singulière : un enfant ayant fui quelque chose venait de passer la nuit sur un terrain de basket et devait répondre aux questions des policiers inquiets.
Mais Pauline Deschamps a aussi noté l’absence quasi totale de femmes. « Ces lieux sont surtout faits pour les hommes », dit-elle. En rentrant de son voyage à New York, de retour à Paris où elle habite, elle s’est donc demandé ce que les pouvoirs publics inventaient comme espaces urbains pour les femmes. « C’est mon prochain sujet », glisse la photographe, enthousiaste.

© Pauline Deschamps

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Par Jean-Baptiste Gauvin
Ce portfolio a été sélectionné par la rédaction de Blind à la suite de son appel à participation.