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Circulation(s) : aperçus de travaux exposés

Circulation(s) : aperçus de travaux exposés

À partir du 20 avril prochain, le Festival Circulation(s) prend ses quartiers au 104 à Paris. Une manifestation qui vise à promouvoir la jeune photographie européenne. Voici quelques travaux incontournables que nous vous dévoilons en avant-première.

Les masques colorés d’Hélène Bellenger

Au début du XXème siècle, les mannequins qui étaient photographiés en studio avaient le visage maquillés, recouvert de couleurs vives. Contours des yeux bleus, lèvres rouges, joues vertes… les faces formaient alors d’étranges masques colorés. Même si la photographie finale était en noir- et-blanc, il fallait maquiller le mannequin pour insister sur certaines zones et rendre la meilleure image possible, la plus alléchante. Hélène Bellenger a repris ces photographies et les a coloriés selon le maquillage qui devait avoir lieu à l’époque, révélant les couches de couleurs qui apparaissaient alors sur les visages, les rendaient non loin de ceux des clowns ou des mimes.


Right color © Hélène Bellenger

Les « gueules-cachées » de Mathieu Farcy

Visages terrifiants, abimés à tout jamais par l’horreur de la guerre des tranchées… Les « gueules- cassées » de la Première Guerre mondiale hantent pour toujours notre mémoire et nous rappellent la violence des combats, les effets inhumains d’une guerre industrielle… C’est pour nous les montrer autrement que Mathieu Farcy a décidé de cacher les blessures des « gueules-cassées » par une large bande noire. Ainsi, notre esprit peut à la fois imaginer la plaie et, en même temps, se figurer à quoi ressemblait cette personne blessée, ne plus la réduire à sa blessure, mais la regarder comme un être humain qui a subi les atrocités d’une guerre défigurante et lutte dans sa vie nouvelle pour redevenir l’être qu’il était avant.


Chers à canon © Mathieu Farcy

La photographie thérapeutique de Sina Niemeyer

La photographe allemande a décidé d’affronter un traumatisme personnel qui lui est arrivé lorsqu’elle était enfant. Elle a été victime d’abus sexuels de la part d’un adulte. Sa série « Für mich » est la quête d’une jeune femme à la recherche de son moi brisé par le traumatisme causé par ces abus. Elle s’adresse directement à son agresseur : « Tu m’as appris à être un papillon uniquement pour me briser les ailes. » Une intense démarche thérapeutique initiée par la photographie qui sert ici d’exutoire tout autant que de document personnel qui prouve l’immense effort de reconstruction psychologique et physique.


Für mich. Tu m’as appris à être un papillon dans le seul but de me briser les ailes © Sina Niemeyer

Le terrain arboré de Jaakko Kahilaniemi

Un jour, le photographe finlandais a reçu en héritage un terrain de 100 hectares dans son pays natal. Au lieu de le vendre ou de chercher combien il pourrait en retirer, il a décidé de s’interroger sur la nature même de ce terrain qui ne contient qu’une tribu d’arbres et de vastes clairières. Avec l’outil photographique, il a dressé une cartographie ainsi qu’une palette de documents d’études extrêmement détaillées sur la vie de son terrain : domaine géologique, fragments d’arbres, histoire du lieu…


100 Hectares of Understanding © Jaako Kahilaniemi

Le train médical d’Emile Ducke

En Sibérie, il existe un train qui sert d’hôpital. C’est ce sujet que le photojournaliste Emile Ducke a photographié en Russie. Il montre les wagons qui servent de laboratoire pour analyser les données des patients, les wagons qui composent comme des chambres pour les malades et même un wagon qui contient une chapelle pour prier. Un étonnant vestige de l’URSS qui continue d’être actif dans l’un des endroits les plus froids et les plus difficiles d’accès au monde. 


Diagnosis © Emile Ducke

Les tristes preuves de Camille Gharbi

C’est sous le titre ironique de « Preuves d’amour » que Camille Gharbi a décidé de publier une série sur les violences conjugales. La photographe française a saisi l’image des instruments qui ont servi à un homme pour violenter une femme : batte de baseball, marteau, fer à repasser… Les instruments font froid dans le dos et dénoncent l’état d’une violence qui est encore trop passée sous silence. Une série exceptionnelle qui sera exposée à la Gare de l’Est à Paris en partenariat avec le Festival.


Preuves d’amour © Camille Gharbi

Par Jean-Baptiste Gauvin

Festival Circulation(s)

Du 20 avril au 30 juin 2019

Centquatre, 5 Rue Curial, 75019 Paris

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